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Les éditions D’un Jardin nous présentent aujourd’hui leur
troisième volume de la collection Cahiers de Poésie Brève après Cahiers
de poésie (brève) de Nicole Gremion, joli florilège de haïku, haïbun suivi
de tanka et Haïkus d’Automne,
recueil collectif hétérogène, mais de bonne facture.
Ce troisième tome est issu d’un appel à textes lancé courant
janvier 2016 s’adressant à des femmes amoureuses ou l’ayant été afin de
produire chacune une vingtaine de tanka. L’affaire me semblait intéressante
puisque l’essence même du tanka, sa musicalité grâce à l’alternance des pieds
en nombre pair et impair allait être associée à l’un des sujets les plus
abordés « l’amour et l’évolution de la relation amoureuse, dépeinte
jusqu’à la séparation des amants ». Pour preuve les différentes
anthologies impériales (chokusenshû) où les poèmes dès le IXe siècle
étaient classés sans oublier le « Recueil des dix mille feuilles »
(Man.yôshû) et ses poèmes d’amour. C’est donc avec une certaine impatience que
j’ai attendu la publication de ce recueil qui se fit longuement attendre à l’inverse
des précédents.
Qu’en penser ?
Dix-sept plumes « amoureuses » nous parlent d’amour
ou de ce dont elles ont souvenance. Que découvrons-nous ? Des amours adolescentes
ou naissantes côtoyer pour certaines les différentes étapes sensuelles de la vie
de la femme ou l’espoir pour telle autre d’un désir qui lui était promis, pour
d’autres l’évanescence d’un amour vécu ou rêvé. Parfois la nature ou le
déploiement des saisons sont prétextes à
dérouler la survivance d’amours ou d’autres appartenant à un passé plus ou
moins récent d’où émerge l’absence imprégnée parfois d’un certain romantisme.
Il nous arrive d’assister à un monologue nous contant les différentes époques
d’un amour improbable de la première rencontre à l’automne de sa vie. Le
vouvoiement et la forme utilisés renforcent les sentiments exprimés et accentuent
l’éloignement contraint des amants. Le recueil s’achève sur la naissance d’un
violent coup de foudre nous dévoilant les doutes et les espoirs d’amours
homosexuelles qui se sont reconnues insufflant ainsi au recueil une certaine
contemporanéité.
Immense fut ma déception. Pour la plupart, je n’ai découvert
que des poèmes de cinq lignes qui n’étaient du tanka qu’une lointaine esquisse,
une métrique flageolante, un esprit trahi, une langue française peu raffinée,
des propos parfois juste dignes d’un élève de 6e. Sans aucun doute,
certaines n’avaient pas leur place ici. Ce recueil m’est donc apparu très hétérogène
et j’en suis sortie consternée.
Il suffit de lire la quatrième de couverture pour comprendre que les desseins
de l’éditeur étaient d’ordre pédagogique. Ces dames n’ont pas su saisir la
chance exceptionnelle qui leur était offerte, les éditeurs prennent rarement le
risque de porter un projet voué à l’échec surtout dans le domaine si restreint
de la poésie, celui-ci aurait pu se retirer du projet devant la médiocrité des
textes reçus, ce qu’il n’a pas fait. Assurément elles peuvent le remercier et
la moindre des choses serait qu’elles se procurent ce recueil afin de l’offrir
à leur famille ou amis.
Je remercie Danièle, Hélène, Monique, Virginie et quelques
autres de m’avoir offert de belles choses à lire même si contrairement aux vœux
de l’éditeur :
« Dans ses limites restreintes, le tanka possède la force de suggérer ce qui n’est pas toujours
utile de dire, et surtout, de parler au plus profond du cœur », le mien ne fut que rarement atteint.
Je remercie également l’éditeur dont l’implication pédagogique
au service de la poésie ne fait aucun doute en espérant que ce recueil ne le freinera
pas dans son élan, nous aurions tous à y perdre.
Çà et là
“
encore un matin
une saison traversée
qu’importe le temps
t’accueillir comme une fête
à chacun de tes retours
Danièle Duteil
déjà plus de rose
sur les cerisiers en fleur
au long des vitrines
mes joues d’amoureuse encore
légèrement empourprées
Hélène Duc
un corbeau s’envole
longtemps après son départ
la branche frémit
apprivoiser ton absence
me prend des jours et des nuits
Monique Junchat
sans dessus-dessous
vos yeux m’ont déshabillée
au premier regard
mon armure est au vestiaire
je m’avance vulnérable
Virginie Colpart
”
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Avec un tel "éloge" on comprend le désintérêt des participantes, quant au commentaire à déposer, et cela ne peut que freiner la vente du recueil ! Les mettre en parallèle avec les poètes de l'ère impériale c'est assurément donner à ces presque débutantes un profond sentiment de déception, de découragement quant à poursuivre ce type d'expérience ! Enfin, ce qui est acceptable sur un site personnel comme celui-ci, mettre en évidence 3 ou 4 noms de participantes qui se détachent selon les critères de cette analyse, me semble sur un site de vente publique très discutable eu égard aux autres. Cela n'était pas, selon moi, nécessaire pour éclairer le commentaire.
RépondreSupprimerCeci dit Le mien ici se veut tout à fait respectueux de la liberté d'opinion.